NC032
Massifs du Grand Sud - entre le mont Humboldt et la rivière Bleue


Country/territory: New Caledonia (to France)

IBA criteria met: A1, A2, A4ii (2007)
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Area: 73,242 ha

Société Calédonienne d'Ornithologie
IBA conservation status
Year of assessment (most recent) State (condition) Pressure (threat) Response (action)
2013 very unfavourable high low
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Site description (2012 baseline)
Cette IBA est la plus vaste IBA terrestre de Nouvelle-Calédonie et recouvre à elle seule un quart de la nappe de charriage du Grand Sud, un quart de la plus importante région sur roches ultrabasiques de Nouvelle-Calédonie. L’intégralité du sous-sol ou presque est constituée de péridotites, à de très rares exceptions comme le bassin de la rivière Kouakoué qui est lui sur serpentines. Le relief de la zone est très marqué, entaillé par de profondes et abruptes vallées, aux pentes souvent très fortes, quasiment inaccessibles. Ces vallées s’orientent pour la plupart d’est en ouest. Les limites de l’IBA englobent les sources de nombreuses rivières de cette partie de la Grande Terre dont la Dumbéa, qui alimente la région de Nouméa en eau potable, les rivières Bleue et Blanche qui forment les artères du Parc provincial de la Rivière Bleue et alimentent le lac de Yaté mais également les rivières Ouinné, Ni et Pourina qui sont parmi les rivières les plus belles et sauvages de Nouvelle-Calédonie. Le point culminant de l’IBA est le Mont Humboldt à 1 618 mètres. Le couvert forestier est très inégal et se développe de façon privilégiée sur les hauteurs des reliefs, en deux massifs boisés assez distincts séparés par la rivière Ouinné : autour du Kouakoué et entre les monts Dzumac et la rivière Pourina. Dans les talwegs et vallées, les forêts humides à kaoris (Agathis sp.), Houp (Montrouziera cauliflora) et Chêne gomme (Arillastrum gummiferum) dominaient autrefois avant qu’une exploitation forestière intensive et l’action des incendies pendant des centaines d’années ne fassent leurs actions aux effets dévastateurs. Sur les pentes s’imposent des formations à Casuarinacées ou à Agathis ovata, souvent en peuplements monospécifiques. Localement, aux plus hautes altitudes, s’est individualisée une forêt à Hyménophyllacées, plus couramment appelée « forêt à mousses » dont la strate supérieure ne dépasse pas 10-12 mètres et dont le sous-bois est occupé par de nombreuses bryophytes et ptéridophytes épiphytes. Partout ailleurs des maquis édaphiques ou résultant de la destruction des forêts couvrent les substrats ultramafiques. C’est avant tout au nord ouest et au sud ainsi que sur les piémonts que ces maquis sont les plus abondants.

Key biodiversity
Cette IBA a fait l’objet d’une importante prospection avec 169 points d’écoute récemment parcourus ainsi que plusieurs missions scientifiques et le travail permanent des ornithologues du Parc provincial de la Rivière Bleue. Sur un total de 40 espèces dénombrées, 26 ont une répartition restreinte mais surtout, les 19 espèces endémiques terrestres de la Grande Terre y sont présentes puisqu’il s’agit de la seule région d’occurrence certaine du Méliphage toulou (Gymnomyza aubryana). Dix-huit sous-espèces endémiques peuvent également être rencontrées dans l’IBA. Les 2 espèces de pétrels connues pour nicher sur les reliefs de la Grande Terre sont également reproductrices sur la zone avec tout particulièrement la plus grande population connue du Pétrel calédonien (Pterodroma leucoptera neocaledonica). L’IBA abrite par ailleurs le plus important noyau de population de Cagou au sein du Parc provincial de la Rivière Bleue. Le Méliphage toulou constitue l’intérêt principal de l’IBA puisque celle-ci est la seule zone connue où la reproduction de l’espèce, en danger critique d’extinction (CR), est avérée. Ses populations, dont les effectifs sont approximativement estimés et la répartition imprécise, restent très certainement faibles. A l’heure actuelle, il est également impossible d’évaluer leur tendance et difficile de préciser la nature des menaces qui touchent l’espèce. L’IBA est également le bastion d’espèces comme l’Echenilleur de montagnes ou la Perruche calédonienne. Les autres espèces endémiques y sont présentes mais leur fréquence n’est pas remarquable au regard de ce qu’elle est dans les massifs forestiers sur terrains volcano-sédimentaires. A noter par exemple l’extrême rareté du Ptilope vlouvlou (pigeon vert) ou la faible présence du notou. Enfin l’inaccessibilité de certains secteurs fait de ces forêts un site susceptible d’accueillir encore des individus des espèces en danger critique d’extinction dans des secteurs jamais parcourus par l’homme ou presque. D’ailleurs, en 1998, c’est à l’ouest du Kouakoué que fût furtivement observé l’Egothèle calédonien, par la mission Diadema. Il n’a malheureusement plus jamais été contacté ensuite mais il pourrait encore survivre dans des forêts similaires de la région.

Non-bird biodiversity: Cette vaste IBA a fait l’objet de nombreuses études ciblées sur un grand nombre de taxons tant animaux que végétaux. Il serait long d’en faire ici la synthèse. Toutefois, dans le cadre d’une réflexion sur la gestion de cette IBA, il sera important d’en compiler les résultats pour hiérarchiser les priorités d’actions à l’intérieur de cette vaste zone.


Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Massifs du Grand Sud - entre le mont Humboldt et la rivière Bleue (New Caledonia (to France)). Downloaded from https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/massifs-du-grand-sud--entre-le-mont-humboldt-et-la-rivière-bleue-iba-new-caledonia-(to-france) on 25/11/2024.