MQ010
Îlets et falaises de Sainte Anne


Site description (2007 baseline):

Site location and context
Ce site est constitué d’une grande zone marine d’environ 1600 ha comportant 7 îlets rocheux et d’un kilomètre de falaises, situé à l’extrême sud-est de la Martinique, sur la côte Atlantique. Les îlets sont distants de 500 m à 1km de la côte, le long de la barrière de corail et se répartissent sur une zone marine de 8 km de long. Au nord de cette zone, les Ilets aux Chiens sont constitués de deux îlots rocheux assez plats de 0,25 ha chacun ; au sud, la Table du Diable est un îlet rocheux de 11 m de hauteur qui s’étend sur 0,4 ha. Au centre, 4 îlets constituent La Réserve Naturelle dite « des îlets de Saint-Anne » : l’Ilet Hardy (2,5 ha), l’Ilet Poirier (2 ha), l’Ilet Burgaux (0,5 ha) et l’Ilet Percé (0,5 ha), soit 5,5 ha au total. Ceux-ci sont essentiellement composés de calcaire corallien et leur relief est relativement plat. Leur côte Est (Océan Atlantique) est constituée de falaises et la côte Ouest des deux plus gros îlets (côte martiniquaise) comportent deux petites plages de sable blanc. Les îlets de cette réserve sont parsemés de grottes et de galeries souterraines. Le site inclut également un kilomètre environ de falaises rocheuses de 5 à 10 m de hauteur en bordure de la Savane des Pétrifications.

Key biodiversity
Un peu moins d’une cinquantaine d’oiseaux fréquentent ce site. Ces îlets hébergent les plus importantes colonies d’oiseaux marins nicheurs de Martinique. Sur la Réserve Naturelle, les comptages ne sont pas exhaustifs du fait qu’un seul des quatre îlets fait l’objet de suivis réguliers ; les chiffres correspondent donc à des minima sur les 10 dernières années et à une évaluation approximative du nombre total d’individus. Actuellement, 5 espèces d’oiseaux marins nichent : Puffinus lherminieri:123 à 146 individus minimum sur l’îlet Hardy et autour de 160 individus sur les 4 îlets. Sterna anaethetus: 40 à 300 individus minimum, avec 120 individus minimum la plupart des années sur l’îlet Hardy et autour de 150 à 300 individus sur les 4 îlets. Sterna fuscata: 2300 à 24000 individus, avec 7000 individus minimum la plupart des années. Anous stolidus: 80 à 1040 individus, avec 100 individus minimum la plupart des années sur l’îlet Hardy et certainement autour de 200 à 300 individus minimum sur les 4 îlets. Phaethon aethereus: 20 à 22 individus environ. Dans les années 1990, nichaient également Sterna dougallii et Sterna hirundo. Outre les oiseaux marins, deux autres espèces nichent sur la réserve, Quiscalis lugubris, et Progne dominicensis. Durant l’hiver, quelques espèces de limicoles fréquentent ces îlets : Calidris alba, Charadrius semipalmatus, Arenaria interpres, et Actitis macularia. Sur les Ilets Chiens nichent essentiellement Anous stolidus (100 individus environs en 2006) et Sterna anaethetus (10 individus environs en 2006) et sur La Table du Diable, Anous stolidus (140 à 180 individus environs en 2005 et 2006), Sterna anaethetus (10 individus environs en 2005 et 2006) et Sterna fuscata (60 à 80 individus environs en 2006). Enfin, 10 à 12 individus de Phaethon aethereus en 2006 et une dizaine d’individus d’Anous stolidus nichent sur les falaises de la Savane des Pétrifications.

Non-bird biodiversity: L’un des îlets classés en Réserve hébergerait la seule population martiniquaise connue de crabes zombies (Gecarcinus ruricola).



Habitat and land use
Peu de précipitations tombent sur cette zone (moins de 1,2 m d’eau par an). Le milieu est très fortement salin du fait des embruns. Par conséquent, la végétation est peu développée et composée de plantes littorales xérophiles sur substrat calcaire et volcanique. Sur la réserve naturelle, la végétation est dominée par des buissons rabougris de Tabebuia heterophylla et par des tapis de Sesuvium portulacastrum, Boerhaavia diffusa, Ipomea stolonifera et Sporobolus virginicus. Seuls des tapis de plantes rases ont colonisé les autres îlets. Ils sont tous inhabités. Par contre, la fréquentation de loisir le week-end et touristique, ainsi que les activités nautiques sont très importantes. Sur les falaises, un sentier de randonnée tracé juste en surplomb, est régulièrement fréquenté. La zone marine de l’IBA, incluant notamment la barrière de corail, constitue une partie des zones d’alimentation actuellement connues de ces oiseaux, même si de nombreux groupes sont aussi observés au large en Atlantique ainsi que dans le canal de Sainte-Lucie, zone marine entre la Martinique et l’île de Sainte-Lucie.

Pressure/threats to key biodiversity
Les menaces sur ce site sont de deux types: humain et animal. Bien que l’accès au site soit interdit, sauf pour les scientifiques, il y a malheureusement une habitude de braconnage qui perdure. De plus, la fréquentation touristique et nautique provoque régulièrement de graves dérangements en période de reproduction. La menace principale est la présence de Rattus rattus qui provoque de fréquentes déprédations, à tel point qu’elles font parfois totalement échouer la reproduction des oiseaux marins. Ce fut le cas en 1999. Depuis, des campagnes d’éradication sont réalisées avec succès. De plus, certaines années, un Falco peregrinus exerce une importante pression de prédation.

Conservation responses/actions for key biodiversity
Seule la Réserve Naturelle fait l’objet de travaux de recherche et de conservation. Elle est administrée par deux organismes, Le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM) et l’Office National des Forêts (ONF) qui assurent la gestion scientifique, la surveillance et l’aménagement. Depuis 1997, le PNRM fait appel à des associations ornithologiques martiniquaises (actuellement Le Carouge, et anciennement l'Association Ornithologique de Martinique AOMA) pour effectuer le suivi des populations reproductrices d’oiseaux marins. Ces suivis consistent à compter les individus ou les nids à évaluer le succès de reproduction de la plupart des espèces et à baguer les adultes et les jeunes de Puffinus lherminieri et de Phaethon aethereus. En 1999, 2001, 2002 et 2006, les colonies ayant été victimes d’importantes invasions par Rattus rattus, quatre campagnes de dératisation ont été menées. Un contrôle de la présence de ce prédateur est désormais réalisé chaque année. Au niveau botanique, l’inventaire est réalisé et la cartographie de la végétation est en cours. Sur les autres sites et sur les falaises, seuls quelques comptages occasionnels ont pu être réalisés en 2005 et 2006, démontrant leur intérêt ornithologique au niveau des mêmes espèces marines.

Protected areas
La Réserve Naturelle a été créée en 1995. L’accès aux îlets est interdit, sauf pour les scientifiques et il est interdit aux embarcations de s’en approcher à moins de 50 m (bientôt la limite sera de 100 m), et de survoler les sites à moins de 300 m afin de ne pas déranger les colonies. Il y est aussi interdit de camper, de pique-niquer, de faire du feu, d’introduire tout animal, de prélever des espèces animales ou végétales, de procéder à des travaux d’excavation. Les îlets aux Chiens et les falaises de la Savane des Pétrifications sont intégrés à deux Site Inscrits, celui de La Baie des Anglais et celui de l’Etang des Salines et de La Savane des pétrifications. Cet Arrêté Ministériel permet de contrôler toutes les formes d’urbanisation ou de construction, mais ne permet pas d’interdire la fréquentation humaine des colonies d’oiseaux ou de mettre en place des projets de conservation spécifiques. La Table du Diable ne fait l’objet d’aucune mesure de protection. Tous ces îlets, ainsi que les falaises appartiennent à l’Etat et sont sous la responsabilité de l’Office Nationale des Forêt.


Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Îlets et falaises de Sainte Anne (Martinique (to France)). Downloaded from https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/îlets-et-falaises-de-sainte-anne-iba-martinique-(to-france) on 23/12/2024.