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Site description (2007 baseline):
Site location and context
Ce site est localisé au niveau de la partie médiane de la Martinique, sur la façade atlantique, à l’extrémité orientale d’une grande presqu’île de 10 km de long et de 1 km de large. Sa superficie totale est approximativement de 960 ha.
Ce site est composé de 2 entités d’habitats identiques: tout d’abord, une grande partie de l’extrémité Est de la Presqu’île de la Caravelle dont la superficie est d’environ 900 ha (la Réserve Naturelle de la Caravelle y est localisée) ; ensuite une petite zone d’environ 60 ha (Pointe Rouge) située plus à l’ouest sur la presqu’île. Ces 2 unités sont distantes d’un peu moins de 2 kilomètres, et correspondent à l’unique lieu où est encore présent
Ramphocinclus brachyurus en Martinique.
Sur la Réserve Naturelle de la Caravelle sont présentes les ruines du Château Dubuc. De plus, sur la zone de Pointe Rouge, des reliques de mangrove, formation rare sur la côte Nord Atlantique de l’île, sont visibles.
Cette presqu’île fait partie des « premières » terres émergées d’origine volcanique qui composent la Martinique, on peut y observer des curiosités géologiques telles que des orgues andésitiques, des draperies carbonées, des bois silicifiés, etc.
Le relief y est très marqué, et la couverture forestière est très importante. Il s’agit d’un des secteurs les plus secs de Martinique.
Environ 80 espèces d’oiseaux fréquentent la presqu’île de la Caravelle, dont presque les 2/3 sont des migrateurs (passereaux, limicoles et oiseaux marins). Certaines espèces d’oiseaux marins (
Sterna fuscata, Sterna anaethetus, et Anous stolidus) s’y installent irrégulièrement pour leur reproduction, contrairement à
Phaeton aethereus qui niche tous les ans dans les zones rocheuses. Une espèce rare en Martinique y a été observée,
Caprimulgus cayennensis. On y rencontre également 11 des 18 espèces d’oiseaux à distribution restreinte présentes en Martinique, dont les 2 plus remarquables classées comme espèces en danger sont
Ramphocinclus brachyurus (EN, présent dans les 3 secteurs de cet IBA) et
Icterus bonana (VU). Les autres sont
Geotrygon mystacea, Chaetura martinica, Eulampis jugularis, Eulampis holosericeus, Orthorhyncus cristatus, Contopus latirostris, Myiarchus oberi, Margarops fuscus, Loxigilla noctis, et Saltator albicollis.
Non-bird biodiversity: Cinq espèces d’arbres très rares en Martinique ont été recensées sur la Réserve Naturelle de la Caravelle: Rochefortia spinosa, Cartevia tapia, Malpighia emarginita, Sideroxylon foetidissimum, et Coccoloba caravellae (espèce endémique à la Caravelle). De plus, est présente une espèce endémique à la Martinique: Malpighia martinicensis. L’herbacée Crotalaria purdiana et l’orchidée Curculigo scorzonerifolia, toutes deux endémiques caribéennes ont été trouvées uniquement dans la réserve naturelle.
A noter que la zone forestière de Pointe Rouge est particulièrement riche en champignons supérieurs agricoles, 67 espèces recensées et déterminées. De nombreux autres, nouveaux pour la région ou pour la science, sont en cours de détermination, notamment dans les genres Amanita, Lactarius, Pluteus, Marasmius et Collybia. Cette zone abrite également un coléoptère endémique des Antilles (sous-espèce de Martinique) Dynastes hercules baudrü qui est menacé.
Parmi les animaux, un lézard dont la sous-espèce est endémique à la Martinique Anolis Roquet roquet, un serpent Bothrops lanceolatus et 1 chauve-souris Myotis martiniquensis, tous deux endémiques à la Martinique, ont été observés dans la réserve.
Ce site est divisé en 5 grandes unités écologiques. Les formations de rochers et des sols érodés squelettiques présentent une végétation, soumise au vent et aux embruns:
Portulaca martinicensis, Heliotropium curassavicum, Pectis humifusa, Ipomoea pes-caprae, et Euphorbia articulata. Les savanes herbeuses anciennes et récentes sont composées de plantes herbacées comme
Paspalum vaginatum, Fimbristylis ovata, Eleocharis geniculata, Oxalis frutescens et Desmodium canum, d’une orchidée antillaise
Spiranthes torta, et d’autres herbacées rares en Martinique
Rhynchospora tenuis, Curculigo scorzoneraefolia et
Pancratium arenicolum, ainsi que de quelques arbres rabougris
Croton flavens, Randia aculeata, Coccoloba uvifera, Tabebuia heterophylla et Acacia farnesiana. Les formations xérophiles regroupent des espèces succulentes
Pilosocereus nobilis, Hylocereus trigonus, Opuntia dillenii, Furcraea tuberosa, Plumeria alba, des espèces épiphytes
Aechema serrata, Tillandsia utriculata, Epidendrum ciliare et
Peperomia myrtifolia, des espèces ligneuses
Malpighia coccigera, Tabebuia heterophylla, et une espèces très rare aux Antilles
Malpighia emarginata. Les formations boisées littorales (dont la mangrove) sont formées de
Rhizophora mangle, Avicennia germinans, Conocarpus erectus, Laguncularia racemosa, Mariscus planifolius, Hippomane mancinella, Bontia daphnoides, Tabebuia heterophylla, Thespesia populnea, Ardesia obovata, Haematoxylon campechianum, Piscidia carthagenensis, Coccoloba swartsii, C. uvifera, et une espèce rare en Martinique
Erythrina corallodendrum. Enfin les forêts de versants abrités sont composées de
Tabernaemontana citrifolia, Tabebuia heterophylla, Pisonia fragans, Inga laurina, Hymenea courbaril, Lonchocarpus violaceus, Randia aculatea, Zanthoxylum caribaeum, Z. monophyllum, Sideroxylon foetidissimum, Bursera simaruba, Garcinia humilis, Ardisia obovata, Cassine xylocarpa, Coccoloba swartsii, C. pubescens, C. uvifera, et une espèce endémique à la Presqu’île de la Caravelle
C. caravellae. Notons que certaines espèces végétales ne sont observées dans cet IBA que sur le site de Pointe Rouge:
Margaritaria nobilis, Cordia coloccoca, Eugenia monticola, Ceiba pentandra, Hymenaea courbaril, et Cassipourea guinensis.
Sur la Réserve Naturelle de la Caravelle, la réglementation est très stricte, personne n’y habite, mais cette réserve est très fréquentée par les joggeurs, les touristes et la population locale pour y découvrir la nature, et accéder aux plages isolées. Paradoxalement, la zone boisée de Morne Pavillon, qui représente environ la moitié de cet IBA, est moins fréquentée. Néanmoins, de nombreuses maisons y sont implantées. La zone de Pointe Rouge est quant à elle fréquentée par quelques locaux et vacanciers comme accès à une plage, et il n’y a aucune construction.
Pressure/threats to key biodiversity
L’activité humaine est non négligeable sur ce site: l’urbanisation a été assez importante ces trente dernières années, jusqu’à la mise en place de la procédure de Site Classé en 1998. La fréquentation quotidienne est assez forte, mais il s’agit ici d’un dérangement et non d’une menace directe à l’intégrité des espèces.
Deux espèces animales introduites (
Rattus rattus, et Herpestes javanicus auropunctatus) sont très présentes sur cette zone, et elles y sont connues pour leur prédation importante sur les œufs et les poussins.
Molothrus bonariensis pouvait apparaître comme une menace pour Icterus bonana puisqu’il parasite ses nids.
Conservation responses/actions for key biodiversity
La Réserve Naturelle de la Caravelle se situe sur le territoire du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), c’est donc ce dernier qui en assure la gestion. La partie « Morne Pavillon » est fragmentée en zones non protégées (terrains privés), et en zones protégées: (terrains du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres). La zone de Pointe Rouge est également une possession du CELRL. Le seul sujet de recherche permanent en ornithologie est le suivi de la population de Ramphocinclus brachyurus par M. Tayalay de l’Association Ornithologique de Martinique (AOMA). La plupart des études sont ponctuelles et réalisées par des associations que le PNRM sollicite. Les différentes espèces d’oiseaux nicheurs ont ainsi été inventoriées en 1995 et 1996. H.J. Temple (2005) y a effectué quelques recherches dans la cadre de son PhD sur Ramphocinclus brachyurus, notamment sur les populations situées à l’extérieur de la réserve.
Les formations végétales font l’objet d’une étude de l’évolution et de la restauration de la forêt naturelle sur des sites qui avaient été anciennement entièrement cultivés ou pâturés. Des travaux expérimentaux de lutte contre l’érosion sont également menés.
Des gardes du PNRM sont présents quotidiennement sur la réserve.
La Réserve Naturelle de la Caravelle, d’une superficie d’environ 370 ha, a été créée en 1976. Il y est interdit de faire du feu, d’introduire tout animal, de prélever des espèces animales ou végétales, de procéder à des travaux d’excavation. Le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres est propriétaire du terrain de Pointe Rouge (55 ha) acquis en 1985, ainsi que d’une partie de la zone de Morne Pavillon, des acquisitions datant de 1988 (257 ha), 2000 (16 ha) et 2001 (26 ha). Les autres parties de Morne Pavillon sont des terrains privés. Il est en projet d’étendre la Réserve Naturelle de la Caravelle sur la zone de Morne Pavillon où est présent Ramphocinclus brachyurus.
L’ensemble de la Presqu’île de la Caravelle bénéficie d’un arrêté de Site Classé qui doit permettre normalement de contrôler et limiter l’urbanisation. Les zones déjà urbanisées font l’objet d’un arrêté de Site Inscrit, procédure moins contraignante au niveau de l’urbanisation.
Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Presqu'île de la Caravelle (Martinique (to France)). Downloaded from
https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/presquîle-de-la-caravelle-iba-martinique-(to-france) on 23/11/2024.
