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Site description (2008 baseline):
Site location and context
Etendue sur toute la partie sud de la Guyane, cette IBA délimite une grande superficie de forêt primaire bien conservée, où la biodiversité est très riche. Elle constitue l’un des derniers grands massifs forestiers préservés dans cette zone géographique, et comprend les bassins versants des 2 grands fleuves servant de frontières avec le Suriname et le Brésil: le Maroni et l’Oyapock. On y retrouve également les plus hauts sommets de Guyane comme le Pic Matécho (600 m).
Cet IBA constitue un grand ensemble protégé avec le Parc national voisin des Montagnes Tumucumaque (3,8 millions ha, état d’Amapa), au Brésil. L’important rôle de ce rapprochement est de protéger le patrimoine naturel typique du plateau des Guyanes, allant du nord du Brésil au Venezuela.
Plus de 700 espèces d’oiseaux ont été inventoriées.
On retrouve notamment les deux plus grands rapaces de Guyane: la Harpie féroce (
Morphnus guianensis) et la Harpie huppée (
Harpia harpyja), ainsi que l’Amazone de Dufresne (
Amazona dufresniana). Ces 3 espèces sont menacées au niveau mondial, mais les autres espèces de forêt tropicale sont également présentes: Caïque à tête noire (
Gypopsitta caica), Todirostre peint (
Todirostrum pictum), Bécarde du Surinam (
Pachyramphus surinamus)... Les affleurements rocheux avec éboulis et grottes permettent l’installation du fameux Coq de Roche (
Rupicola rupicola).
Une population d’Araponga blanc (
Procnias alba), inféodé aux forêts d’altitude, semble être également présente.
Non-bird biodiversity: La faune de cette IBA est exceptionnellement diversifiée, tant au niveau de la flore que de la faune.
Plus de 180 espèces de mammifères sont présentes; on retrouve des Tapirs (Tapirus terrestris), des grands félins (Panthera onca, Leopardus tigrinus), des primates (Ateles paniscus, Cebus olivaceus), Reptiles et amphibiens représentent près de 300 espèces (serpents, caïmans, tortue, grenouilles)
Environ 480 espèces de poissons d’eau douce sont recensées, avec un taux d’endémisme de 40%.
Enfin, plusieurs centaines de milliers d’espèces d’insectes (papillons, phasmes, coléoptères…) peuvent être rencontrées.
Quant à la flore luxuriante: sur quelques 5 800 espèces de plantes connues en Guyane on peut dénombrer plus de 1 200 espèces d’arbres (plusieurs centaines d’essences différentes à l’hectare), 85 variétés de palmiers (Wassaï, Patawa), plus de 300 espèces de fougères, et plusieurs centaines de variétés d’orchidées. Le tiers des espèces endémiques de Guyane française sont présentes. Sur le Mont Galbao particulièrement, les fougères arborescentes y sont remarquables (Cyathea marginalis et Cyathea imrayana). Dans le sous-bois on note encore une autre espèce patrimoniale, Clidemia saulensis. Les palmiers sont représentés par deux espèces orophiles, inféodées à ce milieu submontagnard, Geonoma triglochin & Geonoma euspatha. Les mousses et épiphytes vasculaires y prolifèrent.
Le groupe des Lécythidacées est notamment très bien représenté et diversifié sur les Monts La Fumée.
Les inselbergs granitiques permettent l’installation de plusieurs espèces remarquables dont Pitcairnia sastrei, broméliacée patrimoniale.
Recouvrant une superficie très importante, cette zone accueille par conséquent une grande diversité de milieux. Les Monts Belvédère et Galbao, par exemple, sont constitués de grandes cuirasses d’altitude, formant les reliefs tabulaires les plus élevés. Ils sont couverts d’une forêt submontagnarde au dessus de 500m ("forêt à nuages"), alors que les plateaux ne présentent qu’une forêt chétive.
Les versants et montagnes de basse altitude possèdent des sols riches, permettant l’implantation de l’une des forêts tropicales les plus majestueuses du nord-est de l’Amérique du Sud (haute futaie de grands arbres et sous-bois clair).
La forêt est par ailleurs plus basse sur les collines granitiques. Les grandes dalles d’affleurement granitique, même fortement pentues, voient d’installer des savanes-roches, à la végétation basse et herbacée.
Forêts ripicole, inondable et marécageuse constituent la végétation des vallées parcourues de fleuves et criques.
Pressure/threats to key biodiversity
La principale menace concernant cette IBA est l’orpaillage, qui détruit localement les écosystèmes et induit une pression de chasse annexe.
La déforestation est également à surveiller pour ce secteur de forêt primaire bien conservé.
Le développement de l’écotourisme et des sentiers de randonnée autour de Saül représente un risque potentiel de dérangement pour la faune sauvage. Cependant, cette activité est un moyen de développement considérable pour le village, qui est reste isolé.
Un autre des enjeux de conservation de la zone est la préservation des habitats face à l’orpaillage illégal qui se propage dans cette zone de la Guyane. Il en découle aussi très probablement une pression de chasse.
Conservation responses/actions for key biodiversity
Les projets de conservation de la zone sont mis en place par le Parc national, et se retrouvent dans la Charte de ce dernier.
Les missions du Parc sont: la préservation des massifs de forêt primaire, la gestion concertée des espèces (faune et flore), la protection des sources des fleuves, la préservation des milieux rares (savanes roches, inselbergs et monts forestiers de plus de 500 m), lieux d’endémisme.
Les communes faisant partie de la zone de libre adhésion du Parc (contrairement à celles de la zone cœur, entièrement protégée) doivent mettre en œuvre, en concertation avec ce dernier, des programmes d’actions déterminés par une charte. Ces programmes doivent contribuer, selon la politique de gestion de Parcs Nationaux, à la protection des milieux, à la mise en valeur du patrimoine (naturel, culturel, historique) et au développement durable.
Cette IBA recouvre la "zone cœur" du Parc National de Guyane, il s’agit de la plus grande aire protégée de l’Union Européenne en milieu tropical (plus de 2 millions d’hectares). La charte du Parc fixe des règles strictes en matière de conservation pour les communes de la zone cœur. Cette zone, protégée à proprement dit (contrairement à la zone de libre adhésion), est soumise à une réglementation adaptée pour les peuples vivant majoritairement des ressources de la forêt.
De nombreuses Znieff (une vingtaine de type I et sept de type II) sont également comprises dans cette zone, ainsi qu’un site inscrit (Abattis Kotika, au nord-ouest du Parc).
Cette IBA comprend également une vingtaine de ZNIEFF de types 1 et 2, qui mettent en avant des sites importants pour la biodiversité.
Au niveau de Saül, le périmètre de la zone cœur a été agrandi afin de prendre en compte les sommets majeurs du secteur dans cette IBA (Monts Belvédère, Montagne Continent, Monts Galbao, Monts La Fumée et Pic Matécho), qui font l’objet de ZNIEFF particulières (notamment la ZNIEFF n°64 "Saül" de type 2).
Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Parc Amazonien de Guyane et Saül (French Guiana). Downloaded from
https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/parc-amazonien-de-guyane-et-saül-iba-french-guiana on 22/11/2024.