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Site description (2007 baseline):
Site location and context
Le Mé Maoya est l’un des grands massifs ultrabasiques surplombant la côte ouest. Situé entre Bourail et Poya, il culmine à 1 508 m. Son altitude élevée est à l’origine d’importantes pluies orographiques qui alimentent de grands bassins versants dont ceux de la Yomaa à l’ouest, de la Barandeu et de la Baraoua au sud ainsi que de deux affluents de la rivière Houaïlou au nord.
Le massif est recouvert de prairies et savanes sur ses piémonts, d’un maquis édaphique de basse et moyenne altitude sur les contreforts et dans sa partie supérieure, la végétation évolue en une forêt dense sempervirente de haute altitude, surcimée par de nombreux Araucarias sp. Sa canopée mesure une quinzaine de mètres en moyenne et dépasse rarement 25 m.
Cette IBA a fait l’objet d’une prospection plutôt modérée en 26 points d’écoute. On y a dénombré un total de 37 espèces terrestres et même si aucune espèce marine n’y a été contactée on peut imaginer que le massif en héberge certainement. Parmi elles, on compte 24 espèces à répartition restreinte et 17 des 19 espèces endémiques visibles sur la Grande Terre. Par ailleurs 16 d’entre elles sont des sous-espèces endémiques à la Nouvelle-Calédonie.
L’IBA abrite encore, c’était déjà le cas en 1992, le Cagou en grande quantité. Les populations semblent plus abondantes au sud du massif où sur un point d’écoute matinal, plus de 20 Cagous ont été entendus. Les membres de l’expédition Diadema ont estimé à un minimum de 73 individus la population de Cagous de la Nodela. Par ailleurs le site accueille une population importante de Perruches cornues dont on estime les effectifs à plus de 1 % de sa population totale. Les autres espèces endémiques y sont présentes mais leur abondance n’est pas remarquable (huit d’entre elles ont une abondance supérieure à la moyenne). L’abondance du Carpophage géant est légèrement supérieure à la moyenne alors que celle du Ptilope vlouvlou l’est fortement.
Enfin l’inaccessibilité des crêtes sommitales du Mé Maoya fait de ces forêts un site susceptible d’accueillir encore des individus des espèces en danger critique d’extinction dans des secteurs jamais parcourus par l’homme ou presque.
Non-bird biodiversity: Les roussettes, Pteropus vetulus et Pteropus ornatus, sont communes sur la réserve de la Nodela. Cinq espèces de reptiles endémiques mais répandus (deux geckos et trois scinques) y ont également été observées (Ekstrom et al. 2000).
Pressure/threats to key biodiversity
Une partie de la Réserve de la Nodela a fait l’objet d’une exploitation forestière sélective visant principalement les Kaoris. Il en résulte un faciès forestier caractéristique, dépourvu d’arbres remarquables et parcouru de pistes en cours de revégétalisation.
A la périphérie du massif, d’anciennes mines et des pistes de prospection témoignent que le massif a autrefois fait l’objet d’une exploitation minière. Le risque, sans que nous puissions l’évaluer, persiste avec l’existence de concessions d’exploitation à proximité de la Réserve.
Au sud du massif, l’accès est difficile par la présence de propriétés privées dont les clôtures et les portails protègent également la réserve. Son accès est toutefois plus aisé à l’est mais surtout au nord où la piste contournant le massif constitue un accès facile à ses pentes inférieures. La chasse, plutôt rarement pratiquée sur l’ensemble du massif, est plus commune dans cette région ou plus globalement sur les piémonts. Dans tous les cas, les sommets du massif sont très difficiles d’accès car ils sont protégés par de fortes pentes et une végétation très dense alors que les forêts des contrebas sont assez fréquemment parcourus par les chasseurs.
Les espèces introduites sont nombreuses sur ce massif. La Fourmi électrique est connue pour être présente aux lisières forestières, sur les limites de la Réserve mais aussi sûrement ailleurs. Les cerfs et les cochons provoquent également des dégâts sur l’ensemble des zones prospectées. Les ornithologues ont, pour finir, tous rapporté la présence de chiens errants et de rats. Bien sûr comme partout ailleurs, le feu constitue une menace pour cette forêt unique en Nouvelle-Calédonie.
Cette IBA abrite une importante population de Cagous qu’il faut sécuriser en intensifiant et en étendant les mesures de gestion menées sur la Réserve spéciale de faune et de flore de la Nodela à l’ensemble de l’IBA. Les menaces identifiées étant assez communes, nous avons synthétisé les actions à entreprendre pour la conservation de cette IBA dans le paragraphe sur les recommandations générales.
Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Mé Maoya (New Caledonia (to France)). Downloaded from
https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/mé-maoya-iba-new-caledonia-(to-france) on 22/11/2024.