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Site description (2008 baseline):
Site location and context
Cette bande littorale s’étend sur 320km, et sur une dizaine de kilomètres de large en moyenne. Bien que représentant seulement 5% de la superficie totale de la Guyane, cette zone accueille la quasi-totalité de la population. En plus de cette importance socio-économique, le littoral guyanais possède une grande originalité et une grande richesse. En effet, sous l’influence des apports en eau et en sédiments de l’Amazone poussé par le courant marin équatorial, se forment des bancs de vase en perpétuel mouvement. Le littoral subit ainsi un cycle d’envasement et d’érosion d’une période de 20 à 30 ans.
Les mangroves présentes ont un rôle très important pour la vie des nombreuses espèces qui exploitent leurs ressources, et constituent un atout pour la diversité de l’avifaune, en permettant escales, stationnement, reproduction. L’ensemble de ces milieux humides contribue fortement à augmenter la biodiversité du département.
Cette ZICO est plus précisément destinée à la protection des oiseaux d’eau et notamment des limicoles, dont la distribution suit celle des bancs de vase présentes au niveau de la côte.
Ces bancs de vase se déplacent chaque année en fonction des courants marins, mais peuvent aussi rester plusieurs années au même endroit; dans ce cas, des mangroves sont créées.
Ainsi, l’ensemble du littoral n’est pas forcément colonisé au même moment, et les zones favorables à l’installation des limicoles vont varier au cours du temps.
Tout cela démontre la nécessité de protéger la totalité de la côte guyanaise, en tant que zone essentielle à l’accueil de limicoles en hivernage et/ou migration; cette ZICO permet de cette façon de rassembler les six communes concernées dans un projet commun de conservation des milieux.
Sur près de 700 espèces d’oiseaux, 200 sont inféodées aux milieux humides côtiers.
Cette zone accueille de nombreuses espèces migratrices en hivernage: par exemple, sur les 10 espèces d’Anatidés que l’on peut rencontrer en Guyane, trois sont uniquement migratrices (Sarcelle à ailes bleues
Anas discors, Canard siffleur américain Anas americana, Canard souchet
Anas clypeata). Les vasières accueillent également 27 espèces de limicoles nord-américains, dont le Chevalier solitaire (
Tringa solitaria), Pluvier doré d’Amérique (
Pluvialis dominica) et Chevalier grivelé (
Actitis macularius).
Plusieurs dizaines de milliers de Hérons stationnent sur la bande côtière tout au long de l’année. On peut ainsi voir: Grande aigrette (Ardea alba), Aigrette neigeuse (
Egretta thula), Aigrette bleue (
Egretta caerulea), Aigrette tricolore (
Egretta tricolor), le fameux Ibis rouge (
Eudocimus ruber)
Enfin, de nombreux limicoles viennent hiverner dans ces zones (des estimations de plus de 700 000 oiseaux ont été réalisées lors de survols): Bécasseau semi-palmé (
Calidris pusilla), Pluvier semi-palmé (
Charadrius semipalmatus), Grand chevalier (
Tringa flavipes), Tournepierre à collier (
Arenaria interpres). Plus discrets, Spatule rose (
Ajaia ajaja), Tantale d’Amérique (
Mycteria americana), Flamants roses (
Phoenicopterus ruber), Bihoreau gris (
Nycticorax nycticorax) et violacé (
Nyctanassa violacea), Savacou huppé (
Cochlearius cochlearius) sont également présents, tout comme la Buse buson (
Buteogallus aequinoctialis), espèce endémique.
Non-bird biodiversity: De nombreuses espèces marines peuplent ces écosystèmes: Raies, Muges, juvéniles de poissons, et surtout des crevettes. Ces zones constituent d’excellentes nourriceries (mais ne sont pas des lieux de reproduction), et remplissent une fonction très importante pour de nombreuses espèces à haute valeur économique (comme les crevettes).
Cependant, la faune du littoral est moins étudiée que la faune de la forêt.
La mangrove côtière est relativement pauvre, avec seulement une vingtaine d’espèces végétales. On y retrouve deux espèces ligneuses : le Palétuvier blanc (Avicennia germinans), majoritaire, et le Palétuvier gris (Laguncularia racemosa).
La mangrove d’estuaire possède une diversité plus importante, avec des Palétuviers rouges (Rhizophora mangle et R. racemosa) qui, en s’éloignant de l’océan, sont remplacés par des Moutouchi-rivière (Pterocarpus officinalis), Manil (Symphonia globulifera), Palmier-bâche (Mauritia flexuosa), Pinot (Euterpe oleracea), Caco-rivière (Bombax aquticum). Les plages sont colonisées par des herbes rampantes : Haricot-plage (Canavalia maritima), Ipomoea pes-carae (famille du liseron) ; les rochers accueillent des Furcraea foetida et Philodendron acutatum.
Les marais sublittoraux sont formés par un mélange de tourbe et d’herbacées, flottant à la surface de l’eau. On y trouve des Cypéracées, des fougères, du Moucou-moucou (Montrichardia arborescens) et des pruniers (Chrysobalanus icaco).
L’accumulation de ces sédiments en provenance de l’Amazone va peu à peu former des vasières, qui, grâce au développement de nouveaux organismes, vont progressivement se transformer en mangroves.
Les milieux présents sont cependant très diversifiés: zones d’eau libre, vasières, mangroves côtières, plages de sable et rochers, marais herbacés, chenaux, petites rivières et estuaires permettent l’accueil d’une faune variée.
Pressure/threats to key biodiversity
Difficile d’accès et par conséquent avec peu d’activités humaines, le littoral guyanais est relativement à l’abri des perturbations anthropiques. Malheureusement, les activités de braconnage sont difficilement contrôlables.
L’urbanisation est cependant très proche des milieux naturels à protéger au niveau de l’île de Cayenne, et le phénomène tend à se développer toujours plus. Deux routes mènent déjà au sommet de la colline de Montabo, où sont installées des équipements du Centre spatial Guyanais. Cependant, les flancs abrupts côté océan en rendent une grande partie inaccessible et le restant est la propriété de l’ONF.
La lagune de Montjoly est le déversoir naturel des eaux de pluie provenant des versants de Rémire-Montjoly; elle a donc un rôle important dans la régulation de l’écoulement des eaux. Cependant, on constate une pollution ainsi qu’une baisse du niveau d’eau depuis une dizaine d’années, ces deux phénomènes étant provoqués pas les activités humaines.
Conservation responses/actions for key biodiversity
Des sessions de bagage sont organisées afin de suivre les déplacements des oiseaux entre les différents continents, notamment grâce au Panamerican Shhorebirds Program. Des survols sont également effectués afin de comptabiliser les effectifs d’oiseaux d’eau sur les différentes zones.
Les règlementations actuelles sont peu adaptées à ces sites en constant déplacement ; il existe cependant de nombreuses Znieff sur le littoral guyanais, comme la n°7 "Littoral d’Iracoubo " (type II) sur la commune d’Iracoubo ou la n°16 "Côte et Marais de Malmanoury ", à Sinnamary. La Znieff n°10 "Mangrove de la Counamama et du Sinnamary" se répartit quant à elle sur ces deux communes.
Il en est de même pour Kourou, qui possède deux Znieff (type II) : les n°17 "Battures de Malmanoury » et n°20 "Embouchure de la Crique Karouabo".
Aucune Znieff n’est présente sur le littoral de Macouria.
Enfin, au niveau de l’île de Cayenne, on dénombre quatre Znieff littorales de type I (n°34 à 37), cinq sites inscrits et quatre terrains appartenant au Conservatoire du Littoral. Le secteur de Montravel est quant à lui une propriété du Conseil Général qui a aménagé le site afin d’en faire un lieu récréatif pour le public.
La ZICO permet de mettre en évidence la richesse de ces vasières en ajoutant un zonage de protection.
Auteurs : BOYE Agnès, DE PRACONTAL Nyls (GEPOG).
Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Littoral (French Guiana). Downloaded from
https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/littoral-iba-french-guiana on 23/11/2024.