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Site description (2007 baseline):
Site location and context
Cette grande IBA est située au cœur de la chaîne centrale, entre la Foa et Bourail. Ses limites suivent assez bien le périmètre de l’ancienne Réserve spéciale de faune du col d’Amieu et Table Unio au nord et à l’est, et s’en écartent au sud et à l’ouest pour englober respectivement la zone de piémont ainsi que les versants est du Mé Adéo. L’IBA abrite les bassins versants des rivières Boghen et Moindou. Le sous-sol est essentiellement d’origine sédimentaire avec des schistes qui s’étendent sur l’ensemble de la zone à l’exception notable du Mé Adéo aux terrains péridotitiques qui favorisent le développement d’un maquis minier et de forêts à Araucarias sp. Partout ailleurs c’est une forêt sempervirente homogène qui domine. Conséquence des activités humaines, défrichements anciens et exploitation forestière, la forêt n’est pas présente partout et occupe principalement les vallées et les hauteurs. Plus on s’élève, plus ces forêts sont hautes et possèdent un sous-bois dense.
La Table Unio domine cette IBA du haut de ses 1 006 m.
Cette IBA a fait l’objet d’une prospection assez intense de la part de plusieurs missions dont la plus récente a réalisé 100 points d’écoute. Avec une moyenne de 28,3 individus entendus par point, l’IBA présente l’un des meilleurs résultats, de toute la Grande Terre. Un total de 40 espèces terrestres natives y a été dénombré et même si aucune espèce marine n’y a été contactée on peut imaginer que le massif en héberge certainement. Parmi elles, 24 espèces sont à répartition restreinte dont 17 sont endémiques au territoire. La plupart (70,6 %) des espèces endémiques possèdent une fréquence d’occurrence en moyenne plus élevée que celle des autres sites. Enfin, on y compte 18 sous-espèces endémiques à la Nouvelle-Calédonie. A noter que des coqs (Gallus gallus), espèce introduite, ont par ailleurs été entendus sur la zone.
La population de Cagou au sein de l’IBA, mise en évidence au cours des derniers inventaires (Chartendrault & Barré 2006)apparaît comme une des plus importantes du territoire avec 74 oiseaux entendus, malgré un protocole non spécifique de cette espèce et sous-estimant sans doute ses effectifs. Les études des services techniques de la Direction des ressources naturelles de la province Sud ont montré l’importance de ce site pour les deux espèces de Perruche, cornue et calédonienne, qui sont représentées toutes deux ici par plus de 1 % de la population mondiale de ces espèces. Les Columbidés sont aussi bien représentés, et en particulier, le Ptilope vlouvlou, dont la fréquence d’occurrence est ici la plus élevée du territoire. Dans cette IBA, les trois espèces appartenant à une famille et deux genres endémiques à la Nouvelle-Calédonie, c'est-à-dire respectivement le Cagou ainsi que la Perruche cornue et le pigeon vert, sont mieux représentées que partout ailleurs.
Pressure/threats to key biodiversity
Cette IBA présente une richesse ornithologique remarquable en particulier grâce à l’abondance d’espèces endémiques à un haut niveau taxonomique, et particulièrement le Cagou. Fort de cette richesse, les communes de Farino, Moindou et Sarraméa ainsi que les autorité coutumières ont initié une démarche de création d’un Parc provincial. La démarche a été favorablement accueillie par la province Sud et a débouché sur la création, le 9 décembre 2005, du Syndicat mixte des grandes fougères, responsable de la gestion du Parc. Cette aire protégée concerne 4 500 ha situés au sud des 12 000 ha du périmètre forestier provincial du col d’Amieu. Les premières actions, budgétées sur la période 2005-2010, prévoient la restauration de deux des trois pistes d’accès au Parc (cols d’Amieu et de Ouano, tribu de Katrikoin), la gestion et la maîtrise de l’eau et l’aménagement d’un réseau de sentiers touristiques. Le développement local de la zone sera accompagné et structuré par l’OGAF (Opération groupée d’aménagement foncier) de Farino, Moindou et Sarraméa.
Dans le passé, une intense exploitation forestière a été conduite sur la zone et a, comme les incendies, contribué au recul des limites forestières et à la modification de leur physionomie. Cette activité persiste à l’est de l’IBA. La scierie de U Wüma, au nord du col d’Amieu, fonctionne toujours. Une autre conséquence de cette activité est la persistance d’un très important réseau de pistes et de sentiers. Ces voies de communications constituent autant de voies d’entrée et de propagation des espèces introduites et du risque d’incendie. Elles facilitent également la pratique de la chasse déjà favorisée par une population nombreuse et une demande en gibier forte. Bien que les accès par les tribus de Katrikoin et par la scierie du Col d’Amieu soient limités par l’existence de portails cadenassés et que la partie sud sera bientôt substantiellement protégée grâce à la création du Parc provincial, il conviendra de rester vigilant sur les autres zones de l’IBA. Il conviendra aussi de renforcer la surveillance des activités illégales ainsi que celle des départs de feux tout en multipliant les efforts de sensibilisation de la population mais aussi des visiteurs qui viendront profiter de l’existence du Parc.
Recommended citation
BirdLife International (2024) Important Bird Area factsheet: Entre Table Unio et Farino (New Caledonia (to France)). Downloaded from
https://datazone.birdlife.org/site/factsheet/entre-table-unio-et-farino-iba-new-caledonia-(to-france) on 23/12/2024.